La cour d’assises du Morbihan a condamné, ce jeudi 16 septembre 2021, un
sexagénaire à cinq ans de prison dont trois avec sursis. En novembre 2015, il avait mortellement frappé à la tête son voisin, agriculteur comme lui.

La cour d’assises a rendu son verdict, six ans après les faits et au terme de trois jours de procès. | ARCHIVES OUEST-FRANCE Ouest France Nicolas EMERIAU. Publié le 16/09/2021 à 17h15

Même s’il n’avait pas l’intention de le tuer, David Cadou a bien provoqué la mort de son voisin, Jean-Yves Le Bris, le 14 novembre 2015, au Saint (Morbihan). Et il n’a pas agi en état de légitime défense. Ainsi en a décidé la cour d’assises du Morbihan, ce jeudi 16 septembre 2021, au terme de trois jours d’audience et de près de quatre heures de délibéré.

Pour les avocats de la partie civile (au soutien de la sœur et des neveux de la
victime), qui ont plaidé dans la matinée, la culpabilité de l’accusé ne faisait pas de doute.

« Ce n’est pas accidentel »
En balayant les témoignages dépeignant une victime violente et impulsive, qu’il a
qualifiés de « rumeurs », et en brossant, au contraire le profil d’une « personne
courageuse, toujours là pour les autres », Me Jean-Sébastien Le Saux a dénoncé
un acte intentionnel : « Il y avait une volonté de lever le rondin pour lui toucher la tête. »

« Une poussade, même avec des menaces de mort », ne saurait justifier de
frapper avec un rondin de deux mètres de long et 16 kg, a souligné, l’avocat de la famille de la victime.

« Il n’a pas fui, il aurait dû »

L’avocat général, Yann Richard, avait lui aussi retenu le caractère volontaire de
l’acte, écartant la légitime défense : « Il faut une force très importante pour lever
le rondin et frapper la tête. » Rappelant que « le recours à la violence injustifiée
doit être vivement condamné », il requiert cinq ans de prison, dont trois assortis
d’un sursis, une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans et la confiscation de l’arme du crime. Une peine qui tient compte du profil de l’accusé, un homme «jamais condamné » qui a « parfaitement respecté son contrôle judiciaire ». «Il n’a pas fui, il aurait dû. Il s’est retrouvé face à une situation qu’il ne maîtrisait pas, qui a maximisé son angoisse. Ni le geste, ni l’instrument de ce
geste ne sont rationnels, avait souligné, Me Vincent Omez, l’avocat de l’accusé. Il a été agressé sur son exploitation, frappé, menacé de mort. »


« Je regrette sincèrement ce qui est arrivé. C’est triste. Ça n’aurait jamais dû se
terminer comme ça. J’ai travaillé avec Jean-Yves, c’était quelqu’un de bosseur
», avait simplement déclaré David Cadou, avant que la cour ne se retire pour
délibérer.


Condamné à la même peine que celle requise par l’avocat général, l’accusé qui
n’avait jamais été incarcéré devait passer, jeudi soir, sa première nuit en prison.

Source : https://www.ouest-france.fr/bretagne/morbihan/morbihan-cinq-ans-de-prison-pour-avoir-frappe-et-tue-un-agriculteur-au-saint-3eb96bf6-16e7-11ec-8f6b-1bb5432922e